Si les influenceurs sont traqués de près par les plus grandes marques, les nano-influenceuses font leur trou sur le web. Une arme marketing des plus efficaces pour les marques qui voient dans ce marketing de réseau un levier encore plus efficace que les bonnes vieilles réunion Tupperware dont la pratique est directement inspirée.
Réunions Tupperware 2.0
Les nano-influenceuses ? Que se cache derrière ce terme et surtout derrière cette pratique ? Il s’agit de particulières qui – à l’instar des plus grandes star des réseaux sociaux – testent, recommandent et font la promotion de produits de grandes marques sur leurs pages Facebook, Twitter, Instagram et chaînes YouTube.
A la différence des influenceurs, les nano-influenceuses s’adressent à un public bien plus restreint, de l’ordre de 200 à 300 abonnés. Au-delà d’un simple test réalisé à la façon d’une blogueuse, les nano-influenceuses travaillent véritablement de concert avec les marques telles que Nu Skin, Armway, Natura ou encore It Works et sont rémunérées en conséquence. Car pour l’heure, ce sont les acteurs du secteur de la cosmétique qui activent ce levier.
La pratique n’est pas nouvelle en soi mais s’inscrit dans un élan de modernité, en utilisant les réseaux sociaux, leur puissance, leur viralité, leur impact. Car lorsqu’une nano-influenceuse publie une vidéo vantant les mérites de l’un ses produits chouchous, il s’agit ni plus ni moins que d’une réunion Tupperware remise au goût du jour. Baptisée marketing de réseau ou marketing multi-niveau, la pratique est en plein développement depuis quelques années. Les réunions à domicile entre amies, connaissances, collègues et membres de la famille se sont dorénavant déplacées sur les réseaux sociaux.
Un système gagnant-gagnant
Si les nano-influenceuses ont tellement le vent en poupe c’est en raison des avantages plus que conséquents que cette arme du marketing viral représente pour les marques. Elles y trouvent des bénéfices réels en termes de visibilité, de développement des ventes, de bonification de l’image de marque et de confiance consommateur. Mais aussi en termes de réduction des coûts liés à la distribution. Exit les sessions coûteuses de recrutement et de formation à la vente, exit également les coûts exorbitants des campagnes de publicité. Grâce au travail réalisé par les nano-influenceuses, les marques bénéficient de la force de frappe sans précédent du bon vieux bouche-à-oreille. Coût mini, impact maxi.
Mais du côté des nano-influenceuses également, la pratique est avantageuse car rémunératrice, voire même très rémunératrice. Certaines d’entre elles affirment vivre à 100% des revenus issus de leur travail, soit en récupérant quelques 30% de commission sur les ventes plus un pourcentage sur le volume total écoulé.
Les marques ont bien saisi tout l’intérêt d’impliquer des particulières, des madames-tout-le-monde dans leur développement commercial. Rien de tel que « the girl next door » pour faire la promotion d’un produit auprès de son réseau, pour crédibiliser le discours, la prise de parole de la marque. La technique de séduction est subtile, le message n’est pas perçu comme du matraquage publicitaire mais comme un conseil, un avis de bonne copine. Idéal pour frapper juste. D’ailleurs, pour la jouer fine, les marques conseillent à leurs nano-influenceuse de poster 80% de publications en lien avec leur vie quotidienne et 20% consacrées à la publicité. Des sessions de formation, souvent en ligne, sont assurées afin de distiller les éléments de langage qui font mouche et surtout d’éviter ceux qui font tâche comme « achetez », « vendre », « commandez ». Jusqu’à même ne jamais mentionner le nom de la marque. La raison est double : Facebook et consorts auraient tendance à mal diffuser les posts jugés trop commerciaux et les acheteuses potentielles se sentiraient prises en étau.
Si les nano-influenceuse font essentiellement parler d’elles sur le secteur des cosmétiques, nul doute que des marques de tous horizons se mettent également en quête de ces relais d’opinions dont le job de commercial est redoutable d’efficacité.